On le sait, les langues évoluent en permanence, d’où leur petit nom de "vivantes". Il suffit d’un film, d’une trend sur les réseaux ou, comme cette fois-ci, d’une chanson, pour qu’un petit mot fasse son apparition dans le langage courant de tel ou tel pays. Le mot "wesh", présent dans les conversations en France depuis les années 90, est donc en train de faire son petit bonhomme de chemin chez nos voisins britanniques. On vous explique.
L’effet papillon
Il n’aura pas fallu grand-chose pour que ce petit mot de 4 lettres s’impose progressivement comme nouvelle expression phare du vocabulaire anglophone. Au départ de cette histoire pas comme les autres, un feat entre le rappeur parisien JRK 19 et son collègue londonien Central Cee. Au cours du morceau "Bolide noir", celui-ci rappe ainsi : « They don't understand 'cause they're speaking French / Why she keep on saying "wesh"? », à savoir « Ils ne comprennent pas car ils parlent français / Pourquoi est-ce qu’elle ne fait que dire “wesh” ? ».
@nabz_rn London is in a WSH pandemic🤣#fyp #pourtoii #london #paris #france ♬ original sound - Nabz
Il n’en fallait pas plus pour que les fans de l’artiste britannique relèvent le mot. Le phénomène se répand, et, comme d’habitude, finit par atteindre les réseaux sociaux. Et c’est un compte qui va alors relayer principalement cette nouvelle trend, celui du TikTokeur Nabeel, dont la vidéo devenue virale cumule plus de 600 000 vues. Dans le post, il blâme d’ailleurs ouvertement le rappeur pour cette « pandémie ».
Un mot qui n’en est plus à son premier voyage
Mais alors, avant que certains Français se mettent immédiatement à crier au scandale et à dénoncer le plagiat, revenons un peu sur l’histoire de ces 4 lettres. Au départ, le mot "wesh", comme un certain nombre de mots français, est issu de l’arabe, et plus particulièrement d’Algérie. Là-bas, il est majoritairement employé dans des questions, comme « Wesh rak ? » (Comment ça va ?) ou « Wesh kayn ? » (Qu’est-ce-qu’il y a ?).
Et comme beaucoup d’autres mots arabes (qui représente la troisième source d'emprunt de mots de la langue française), il est fortement popularisé chez les jeunes en France dans les années 90 par, je vous le donne en mille, le rap. Et plus particulièrement une chanson de Lunatic, ancien groupe de Booba, "Le crime paie". On peut donc dire que ce petit voyage de l’autre côté de la Manche n’est finalement que le cycle de la vie, et on souhaite au "wesh" une belle continuation dans sa conquête du monde.