le-teckel-film-2016

Pourquoi le teckel est-il devenu si populaire à Paris ?

undefined undefined 17 novembre 2025 undefined 17h00

undefined undefined 17 novembre 2025 undefined 17h15

Maria Sumalla

À Paris, les teckels ont la cote. Ce n’est un secret pour personne : il suffit de mettre un pied dehors pour croiser, à intervalle régulier, un chien-saucisse dandinant son petit corps en tire-bouchon. En un temps record, ces mini-boudins sur pattes sont devenus la race omniprésente dans les rues de la capitale. Au point qu’un chien sur trois rencontré dans Paris serait un teckel (statistique totalement bricolée, basée sur le radar émotionnel de la personne qui écrit ces lignes). Et pourtant, ce n’est pas franchement le chien le plus aristocratique du monde : silhouette improbable, court sur pattes, démarche hésitante… Mais alors pourquoi Paris s’est-il amouraché de cette créature délicieusement bancale ?


Un chien culte qui n’a jamais vraiment disparu 

Il faut dire que le teckel a toujours fasciné : de Napoléon à David Bowie, en passant par Andy Warhol ou Pablo Picasso – qui lui a carrément dédié des œuvres inspirées – cette boule de poils est adorée depuis belle lurette, comme le rappelle Le Parisien. C’est aussi le chien emblématique de Martine, celle qui a bercé notre enfance, et il est même indirectement à l’origine du terme hot dog, marquant son influence dans la pop culture bien avant l’ère TikTok. 

La “teckelmania” ne date donc pas d’hier, mais s’est tout de même accentuée ces dernières années. Selon la Société centrale canine, qui répertorie chaque année les chiens préférés des Français·e·s, le teckel s’est hissé à la 10e place en 2024. Un bond de 9% pour celui qui en 2020 n’occupait que la 17e place. Et à Paris, la folie du chien saucisse est d’autant plus marquante avec l’apparition de la Paris Sausage Walk, cette parade annuelle aussi absurde qu’irrésistible. Lancée en 2018 sur le modèle de marches similaires à Londres et New York, elle réunissait qu’une petite centaine de chiens pour sa première édition. Aujourd’hui ? Plus de 2 000 teckels défilent fièrement (exactement 2 554 pour l’édition 2025 qui a eu lieu ce dimanche 16 novembre). En parallèle, marques et créateurs surfent sur la vague : accessoires, chaussettes, mugs, prints, broderies… Sans oublier le sac teckel d’Alaïa, devenu un it-bag hautement convoité.


La star des réseaux sociaux

Alors pourquoi ce succès fulgurant ? Déjà, parce que le teckel existe en une infinité de combinaisons : poil ras, poil long, poil dur, robe unie, bringée, arlequin, chocolat, sable… Résultat : on trouve forcément son teckel idéal. Mais ce n’est pas seulement une histoire d’esthétique. Le teckel a une personnalité qui frappe fort : courageux, têtu, drôle malgré lui, souvent persuadé d’être un rottweiler coincé dans un corps de boudin. Cette contradiction permanente – mignon mais un peu diva – le rend terriblement attachant. 

Mais comme souvent, la popularité se construit également avec les réseaux sociaux. Aujourd’hui, Instagram et TikTok débordent de vidéos de teckels tantôt roulés dans des plaids, tantôt gambadant dans la ville. Si bien que des stars comme Charles Leclerc, Kylie Jenner ou encore Simon Porte Jacquemus se sont procuré leur propre petit chien-saucisse, le transformant plus que jamais (et tristement) en accessoire lifestyle tendance. Une mode qui pose donc question : adoptons-nous des teckels sous une impulsion guidée par un algorithme ? Des associations tirent déjà la sonnette d’alarme, car certains achats coup de cœur débouchent sur des abandons dès que des contraintes apparaissent. C’est le cas notamment de Teckels sans doux foyer (dont la Paris Sausage Walk verse tous les bénéfices de son événement). Il est bon de rappeler que les teckels restent des petites bêtes fragiles, sujettes aux problèmes de dos et aux soins médicaux lourds, et qu’avant de s’en procurer un, il est important de bien réfléchir. Derrière l’image de peluche, il y a un vrai engagement.

Voir cette publication sur Instagram

Une publication partagée par @parissausagewalk

Alors oui, si Paris s’est entiché du teckel, c’est parce qu’il est à la fois stylé, improbable, drôle, capricieux, Instagram-compatible, et qu’il raconte l’air du temps. Il coche toutes les cases du "cute chaos" dont la capitale raffole. Mais aussi mignon soit-il, il n’est pas un produit tendance mais un être vivant qui nécessite attention et amour.