Vendredi 28 mars 2025, une visite exceptionnelle s’est déroulée dans cet établissement habituellement fermé aux regards extérieurs. Marie Mesmeur, députée (LFI) de la 1ʳᵉ circonscription d’Ille-et-Vilaine, a exercé son droit de visite parlementaire pour découvrir les coulisses de cette prison peu connue du grand public.
Un établissement à taille humaine… mais chargé d’histoires
Loin de l’image carcérale froide et impersonnelle que l’on se fait souvent, la prison de Rennes présente une ambiance particulière, marquée par la solitude, la lenteur du temps… mais aussi la résilience. Le bâtiment principal, classé monument historique, affiche encore les traces de son passé. Mais derrière ses murs, c’est un univers féminin complexe et dense qui se dessine.
On y croise des mères, des femmes isolées, certaines radicalisées, d’autres engagées dans des parcours de réinsertion. L’établissement dispose notamment d’un quartier dédié à la prise en charge de la radicalisation, d’ateliers de travail, d’un espace petite enfance et d’un centre socio-culturel proposant diverses activités : couture, théâtre, sport, écriture…
Une gestion parfois précaire
Malgré une approche humanisée, le budget reste serré. Les équipes font preuve d’ingéniosité pour maintenir des activités et accompagner les détenues au mieux. Le manque de personnel, les bâtiments vétustes ou encore le rythme des entrées et sorties compliquent parfois la stabilité du lieu.
Mais la prison de Rennes reste un modèle unique en France, où l’enjeu est autant pénal que social. Comment réinsérer des femmes souvent marquées par des parcours de vie violents, sans les isoler davantage du monde extérieur ? La question est au cœur du travail de l’équipe encadrante.
Une plongée rare dans un lieu à part
Cette visite a permis de mettre en lumière un univers à la fois invisible et essentiel. À Rennes, l’enfermement se conjugue au féminin, dans toute sa complexité. Une réalité difficile, souvent ignorée, mais que la prison de Rennes affronte avec dignité et engagement.