Ces mots qu’on entend en Alsace, parce que le français était trop basique
Un schmoutz
Le bisou de chez nous ! Après un bon repas chez mamie, il faut toujours la remercier par un schmoutz.
Un schlouk
On pourrait le comparer à une gorgée. Bref, si vous n’avez pas très soif et qu’on vous propose à boire, dites « juste un schlouk, merci » et ça passera crème.
Schatz
Schatz vient de l’allemand et signifie trésor. En Alsace, c’est ce petit surnom qu’on donne à son ou sa chéri(e), le « bébé » de l’Est, en soi.
Un stück
Un petit peu l’équivalent du schlouk version aliments solides, prendre un stück de gâteau correspond à en prendre un morceau. Dans le genre « j’ai plus faim mais, pour te faire plaisir, met moi juste un stück ».
Les schlopps
Pantoufles, chaussons, claquettes : appelez-les comme vous voulez, ici on met nos schlopps quand on franchit la porte.
La finette
Quand il fait froid, il faut mettre une finette ! La « France de l’intérieur » utilisera plutôt les termes marcels ou débardeurs… Certaines mamies alsaciennes diront aussi « hemdele » (petite chemise) !
Le foehn
Se sécher les cheveux avec un sèche-cheveux : bien trop basique ! En sortant de la douche, il faudra vous armer de votre foehn…
Le bierbüch
Il n’existe pas vraiment d’équivalent dans le dictionnaire pour ce terme qui signifie « ventre de buveur de bière ». Eh oui, quand ces messieurs boivent trop de binouze et que leur ventre est bien rond, ils ont un bierbüch !
Frèch
Si tu es frèch avec tes parents, c’est pas tip-top. Eh oui, c’est l’insolent ou l’effronté de chez nous. Les Haut-Rhinois diront frach mais ici c’est Le Bonbon Strasbourg, pas Le Bonbon Mulhouse.
La tirette
Clairement, « fermeture éclair », c’était trop long. Alors quand on a froid on remonte la tirette de son gilet, même si parfois elle peut se coincer.
Les kneckes
« Kneckes » signifie « gamin » mais peut aussi être utilisé comme équivalent de « garnement ». On pourra entendre dans les rues alsaciennes « sacré kneckes ! », ou encore « toi t’en es un ! », c’est du pareil au même.
Extrawurst
Si on vous traite d’extrawurst, c’est que vous faites la fine bouche, que vous êtes « difficile » niveau nourriture !
Ratcher (ou quatcher)
Quand les commères du village sont en train de papoter, on dira plutôt qu’elles ratchent !
Ces expressions alsaciennes, pour rappeler aux gens où ils sont
Ça geht ?
Le « How you doin’ ? » de Joey dans Friends, mais version locale.
Hopla (geiss) !
Hopla, c’est un petit peu notre « vamos » à nous. On le met à toutes les sauces, que ce soit pour dire « allez », pour encourager quelqu’un, pour dire « ça, s’est fait » ou encore pour s’excuser après avoir bousculé un passant.
Weisch
Celui-là, les alsaciens (et surtout nos aînés) le placent à. Chaque. Fin. De. Phrase. Il signifie « tu sais », mais on l’utilise comme le « tu vois ? » français. Weisch ?
Ou bien ?
Même utilisation que weisch ici : les phrases n’ont rien demandé mais hopla on l’ajoute quand même. Evidemment, « ou bien ? » est interchangeable avec un beau « hein ? ». Bon, on continue ou bien ?
Ils veulent du beau temps
De la pluie est prévue ce samedi d’après l’application du collègue parisien ? Heureusement, Catherine Laborde veut du soleil ce week-end. Ce serait bête de la contredire.
Et surtout la santé !
L’expression typique à laquelle on a droit à chaque anniversaire. Et nouvel an. Et simplement quand on se dit au revoir en fait. Eh oui, une conversation dans la rue finit toujours par « allez salut, et surtout la santé ! ».
Gsundheit/Santé
Vous l’aurez compris, la santé c’est important en Alsace. Du coup, si quelqu’un éternue on pourra entendre soit un « gsundheit », soit un « santé ». A tes souhaits ? Connais pas.
‘S gilt !
Comme « santé » était déjà utilisé pour dire « à vos souhaits », il fallait une autre expression pour dire « à votre santé » ou « à la vôtre » !
Service !
Vous demandez de l’aide dans un magasin, et une fois l’article parfait trouvé vous lancez un sympathique « merci » à la vendeuse ? Attendez-vous à un « service ! » voire « d’service ! » en retour, avec le bel accent en prime.
Ça tire
On ouvre la fenêtre et ça tire. Oui, bon bah y a un courant d’air si vous préférez.
Montre moi-le
« Papa, j’ai un bobo ! » dira l’enfant, ce à quoi son père répondra « Montre moi-le ! Yooo, ça c’est donc rien ». Et ça marche aussi avec passe moi-le, répète moi-le…
Comme dit
Les français connaissent « comme dit dans l’énoncé » et autres. Mais dans le pays de la choucroute, comme dit est très, très souvent utilisé. Dans le genre « comme dit, on se voit après ! ». Mais comme dit, c’est pas grave.
Avoir du späck
Späck = graisse. On connaît le summer body, mais il y a aussi le alsatian body.
En extra : les onomatopées, celles qui montrent vraiment d’où on vient
Yo !
Celui-là, il est à placer n’importe où, n’importe quand. Par exemple quand votre fils vous annonce qu’il va se marier : « Yo ! Arrête donc ! ». Sinon, quand il est frèch avec vous « Yo t’as donc fini de me parler comme ça ? ». Ou mieux, quand vous voulez lui rappeler l’importance des tâches ménagères : « Eh yo ! Faudra pas oublier de sortir la poubelle ! ». Evidemment, à ne pas confondre avec le « yo » de la banlieue, weisch.
Yeuuuuuh !
Ailleurs, on entendra des « oooh », des « mooooh » etc. Ici, devant un petit chiot trop mims, on dira « yeuuuuuh, salut bibele ! ».
Oh yeeeeh !
Vous pouvez aussi l’écrire « oyééé », tant que vous ne le prononcez pas « oh yeah ». Il s’utilise un peu à toutes les sauces, mais va en général avec la surprise, ce genre d’émotions. Par exemple quand on vous demandait si vous aviez bien révisé pour le contrôle de maths et que vous sortiez un « oh yeehhh j’ai complètement oublié, gottverdammi ! ».
En bref, même s’ils veulent du beau temps, n’oubliez pas de remonter votre tirette et de mettre une finette en cas où ça tire, weisch ? Des schmoutz les kneckes !