Après l'excellent Domaine des Dieux en 2014, Alexandre Astier, toujours accompagné de son compère Louis Clichy, revient à la baguette pour ce nouvel épisode des aventures du petit blond moustachu. Il est cette fois question de Panoramix, le druide du village, et de sa succession. Attendez, quoi ??
Oui, « quoi ?? ». C'est exactement la réaction d'Astérix quand Panoramix lui annonce qu'il va devoir se trouver un successeur, décision prise suite à une vilaine chute survenue lors de la traditionnelle cueillette du gui. Panoramix, qui n'a pas d'âge, vieillit pourtant, et ne se sent plus capable d'être le seul détenteur du secret de la potion magique, qui permet au petit village d'Armorique de résister encore et toujours à l'envahisseur romain. Accompagné d'Astérix et Obélix, il parcourt donc la Gaule en quête d'un apprenti à qui confier ce lourd fardeau. Mais la nouvelle parvient aux oreilles de Sulfurix, un druide très puissant, autrefois le meilleur ennemi de Panoramix...
Voilà, tous les ingrédients d'une bonne aventure sont là. L'exotisme avec une sorte de road trip à travers la Gaule et jusqu'en terres helvètes, où Panoramix trouvera son apprenti, le jeune Téléférix, un roux à l'accent suisse à couper à la serpe, de ce simple fait hilarant. Un méchant très charismatique, et pour une fois très intelligent, au sombre passé, qui permettra de révéler aussi celui du véritable héros de cette histoire, finalement : Panoramix. Et bien sûr, les classiques Romains, maltraités cette fois principalement par les femmes du village, pourb une petite touche féministe qui va bien. Au milieu de tout ça, l'apprentissage du jeune Téléférix, tiraillé entre le succès facile que lui promet Sulfurix et la grande noblesse que lui confèrerait le secret de la potion magique transmis par notre druide favori. Le bien, le mal, encore et toujours.
À la différence des vieux épisodes animés, Alexandre Astier amène par son écriture une touche finalement assez adulte, un humour reconnaissable à ces nombreuses références, parfois même à son propre univers. Et ça marche à merveille, on rigole beaucoup, les enfants aussi rigolent beaucoup (en tout cas ceux qui étaient dans la salle avec moi), on se laisse prendre par le suspense de la narration, et on est émerveillé par la qualité de l'animation et des images de Louis Clichy. Allez, tout est bien qui finit bien, c'est l'heure du festin. Mais où est donc Assurancetourix ?
Le secret de la potion magique semble donc résider dans un savant mélange de gags, de finesse et d'aventure. La recette, Alexandre Astier la connaît, et prouve encore une fois que le druide de l'humour français, c'est lui, et pour un petit moment encore. Alors M. Astier, à quand la longue barbe blanche ?
