Comme les sorties ciné c’est pas toujours folichon folichon, on vous propose chaque semaine cinq films à voir ou à revoir, piochés dans le programme télé, notre mémoire de gamin, les magazines spécialisés, et – quand même ça vaut le coup parfois – les salles obscures de la capitale. Et une série aussi, parce qu’on sait que vous êtes des gros geeks.
Au ciné cette semaine
Cinéphiles de tous les pays, réjouissez-vous ! Les affaires reprennent, l'été est terminé - à en juger par le temps, certes, mais surtout par la programmation ciné. Plein de trucs intéressants donc en ce doux mercredi de septembre, et même des films vraiment originaux, comme ce film indien qui met en scène une espèce de James Bond local affrontant Love, un grand méchant transgenre (Iru Mugan). Dans la catégorie "international qui a l'air de déchirer", veuillez également applaudir le très beau Rodéo de Gabriel Mascaro et La nuit et l'enfant de David Yon. Sinon dans la catégorie "boring", veuillez ronfler sur Eternité de Tran Anh Hung avec le trio infernal Tautou-Bejo-Laurent et bailler aux corneilles sur Frantz de Ozon, avec bien sûr Pierre Niney pris dans une histoire de souvenirs en noir et blanc. BORIIIING ! A part ça et en vrac, le prometteur Jeunesse de Julien Samani, un voyage initiatique au pays des marins, les durs, les vrais, et Ben-Hur, la superproduction de la semaine à voir en 3D sinon c'est pas la peine de dépenser 12 balles, là au moins tu repars avec des lunettes. Oui je sais : « arrête ton char ! » Vous êtes marrants.
Infiltrator, de Brad Furman
On ne pouvait pas passer à côté de ce film pour une seule et bonne raison : y'a Bryan Cranston dedans. Sans être un fan absolu du bonhomme (perso j'ai pas vu Breaking Bad, mais j'adore Malcolm et je l'ai trouvé excellent dans Dalton Trumbo), on n'est quand même à peu près sûrs que son interprétation de cet agent undercover dont la mission est d'infiltrer le gang de Pablo Escobar vaut le coup d'œil. Bon le gars s'appelle Bob Mazur, ok, mais c'est pas une raison. Ah ouais et y'a Diane Kruger aussi.
Comancheria, de David Mackenzie
Un bon western moderne avec des mecs à l'accent texan et un scénario aussi précis et efficace qu'un tir de fusil à pompe. Deux frères décident de rembourser l'argent qu'ils doivent pour éviter la saisie de la propriété familiale en braquant des banques, ils ont deux jours pour ça. Si t'as envie d'être tranquille posé dans ton fauteuil de ciné à siroter la fin de ton grand Coca du Domac, passe ton chemin. Là c'est plutôt les doigts crispés sur les accoudoirs, la mâchoire saillante et les yeux secs que tu va passer la prochaine heure 45, jusqu'au duel final.
Voir du Pays, de Delphine et Muriel Coulin
Voilà un pari ambitieux. Deux sœurs réalisent un film qui traite de la guerre et de ses conséquences directes sur les soldats, un film à taille humaine, à la française, et avec Soko en guest. Présenté à Cannes dans la sélection "un certain regard", ce film semble troublant de réalisme et d'humanité. A voir donc, pour peut-être trouver un certain espoir là où le réel révèle l'inverse.
En page 2, une série, un classique et un docu.
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Une série pour bien se fendre la poire : Family Guy
Pour vous décrire cette série, il me faut vous parler de mon colloc' anglais Félix, une espèce de grand mec dégingandé, qui divisait son temps entre trois choses : jouer de la clarinette (il est maintenant clarinettiste au conservatoire de Londres), boire des bières le soir et se marrer devant son ordi tout le reste de la journée. Et il se marrait bien, genre de façon vraiment sincère, on voyait qu'il essayait même de se retenir, mais rien à faire, ce qu'il regardait était bien trop marrant pour qu'on puisse y résister. Eh ben ce mec, Félix, mon colloc' anglais, passait ses journées à mater des épisodes de Family Guy. Je m'y suis mis pendant les vacances, et là, je l'ai enfin compris, Félix, presque dix ans après. Diable comme il avait raison, ce truc élève l'humour absurde au rang d'art majeur. A consommer sans aucune modération, comme le faisait Félix.
Un classique : Gadjo Dilo, de Tony Gatlif, avec Romain Duris
J'ai demandé à Hugo, notre directeur des ventes adoré, de me parler vite fait de son film préféré. Du tac au tac il me sort : « Gadjo Dilo, à regarder avec des enceintes dignes du Hellfest et attention, tes standards de meuf vont changer, tu vas désormais te tourner vers les gitanes ». Je me suis un peu renseigné parce que je l'ai pas vu, donc il s'agit en fait d'une espèce de road trip initiatique où Romain Duris se retrouve en Roumanie au sein d'une communauté gitane et où il y apprend les us et coutumes, notamment musicales, du milieu. Tout ça se finit plutôt mal, mais connaissant Hugo, l'ensemble doit être plutôt bien tripant. Je le testerai avec vous tiens, et on en parle. Le film en entier, juste là, en dessous :
Un documentaire : Relève, histoire d'une création
Le film de Thierry Demaizière et Alban Teurlai porte sur la nomination à la tête de l'Opéra de Paris de Benjamin Millepied, en novembre 2014. Ce dernier, le danseur et chorégraphe de grand talent que l'on sait, doit faire souffler un vent de fraîcheur et de renouveau sur l'institution. Les deux réalisateurs le suivent dans ses pérégrinations créatrices au sein de l'Opéra, levant le voile sur les heures de travail, les menus détails et l'incroyable harmonie qui font la réussite d'un spectacle de danse. C'est beaucoup de pression pour le jeune chorégraphe, mais il peut compter sur le soutien de sa splendide épouse, l'actrice Natalie Portman. Un très beau documentaire qui plonge le spectateur dans un monde d'une fabuleuse beauté, mais également de souffrance et de rigueur. En salles ce mercredi.